Introduction
À l'approche de l'été, nos pensées se tournent vers la plage, le soleil et la nécessité de se protéger des rayons ultraviolets (UV) potentiellement nocifs. Pendant des décennies, l'utilisation de crèmes solaires a été promue comme une véritable bouée de sauvetage pour notre peau, mais récemment, le paysage législatif et environnemental a commencé à changer.
Les Rayons UV : Amis ou Ennemis?
Deux types de rayons ultraviolets, UVA et UVB, atteignent la surface de la Terre, et tous deux présentent des risques. Les rayons UVA pénètrent notre peau en profondeur, provoquant des rides et des taches solaires, tandis que les rayons UVB attaquent principalement la couche externe de la peau, entraînant des coups de soleil et un bronzage. Les deux contribuent au cancer de la peau.
Les Crèmes Solaires Traditionnelles : Un Risque pour les Récifs?
Cependant, ces héros de la protection solaire sont désormais sous les feux des projecteurs en raison de préoccupations croissantes quant à leurs répercussions sur les récifs coralliens. Des milliers de tonnes de crème solaire se déversent annuellement dans nos océans, et des études récentes suggèrent que certains composants chimiques de ces produits peuvent être absorbés par les coraux, causant des dégâts tels que le blanchiment.
L'Ère des Interdictions
Certaines juridictions ont réagi rapidement. Le 1er janvier 2020, Palau est devenu le premier pays à interdire toutes les crèmes solaires contenant dix produits chimiques spécifiques. Aux États-Unis, à partir de l'année suivante, des interdictions similaires entreront en vigueur à Hawaï et à Key West, en Floride.
Les Coupables : Quels Produits Chimiques sont en Cause?
Parmi les produits chimiques interdits, quatre ont des propriétés protectrices contre les UV : l'oxybenzone, l'octinoxate, l'octocrylène et le 4-méthyl-benzylidène camphor. Ces composés organiques absorbent les rayons UV, les convertissant en chaleur. Mais que reste-t-il pour les amateurs de crèmes solaires qui veulent protéger leur peau sans nuire aux récifs?
Alternatives Respectueuses des Récifs
Les crèmes solaires dites "respectueuses des récifs" émergent comme des alternatives potentielles. Certains fabricants optent pour des particules de zinc et de dioxyde de titane, des molécules inorganiques qui bloquent ou réfléchissent principalement les radiations UV. Cependant, leur utilisation est limitée en raison de l'aspect blanc qu'elles peuvent laisser sur la peau.
Les Joyaux de la Nature : Des Solutions Dans Nos Océans?
Certains chercheurs explorent des solutions inspirées par la nature elle-même. Le professeur Yousong Ding de l'Université de Floride se penche sur le shinorine, un produit naturel déjà utilisé dans certaines crèmes solaires. Issu d'algues rouges, le shinorine protège ces organismes marins du dommage solaire.
Yousong a développé une méthode de production plus fiable en insérant les gènes responsables de la synthèse naturelle du shinorine dans une cyanobactérie. Cette approche pourrait révolutionner la production de crèmes solaires respectueuses des récifs.
L'Encapsulation : Une Autre Approche Innovante
Des chercheurs néerlandais collaborent avec Unilever pour encapsuler des produits naturels, tels que la quercétine, le rétinol et l'acide p-coumarique, dans des polymères naturels. Cette méthode protège les molécules actives de la dégradation et prévient les irritations cutanées.
Conclusion
À mesure que les interdictions de certaines crèmes solaires entrent en vigueur, l'industrie évolue vers des alternatives respectueuses des récifs. Des scientifiques du monde entier explorent des voies novatrices, de la bio-ingénierie à l'encapsulation, pour créer des produits qui protègent à la fois notre peau et les écosystèmes marins. Le futur des écrans solaires semble prometteur, avec une nouvelle génération de produits prêts à arborer l'étiquette "respectueux des récifs".